Stop au mode « Sois fort(e) ! »

4 Déc 2024 | Croyances & Valeurs

TEMPS DE LECTURE : 4 minutes

Le mode « Sois fort(e) ! » en analyse transactionnelle (AT) représente la tendance à toujours vouloir garder le contrôle, ne jamais montrer ses faiblesses et fuir la vulnérabilité.

Ce comportement pesant provient souvent de l’enfance, où l’on a appris que, pour être compétent(e), aimé(e) et respecté(e), il fallait être sans faille, physiquement et psychiquement. Par exemple, un enfant qui, face à des responsabilités importantes très jeune, perd son insouciance trop tôt.

Une personne « Sois forte ! » gère toutes les difficultés toute seul(e). Elle n’accepte ni ne sollicite jamais l’aide des autres. Cette contre-dépendance est oppressante, épuisante, et peut mener au burn out. À force d’ignorer ses propres besoins, limites et d’enfouir ses émotions, ce trop-plein menace d’exploser comme une cocotte-minute. En prenant trop de choses sur elle et en vivant constamment sous pression, la personne « Sois forte ! » sacrifie son bien-être personnel et relationnel, et risque de passer à côté de sa vie.

Un(e) « Sois fort(e) ! » a tendance à :

Refouler ses émotions
On n’exprime pas nos émotions désagréables (peur et tristesse), on ne recherche pas de soutien, car on perçoit la vulnérabilité comme un manque de pudeur, un signe de faiblesse, une honte à fuir à tout prix. Même si l’on souffre, tout va bien en apparence. On ne veut surtout pas déranger, inquiéter les autres ni perdre la face. On maîtrise nos émotions. Plutôt que de les évacuer, on les enfouit en soi. Le risque est d’être tenté(e) d’anesthésier notre mal-être par des comportements malsains, excessifs et destructeurs (consommation de sucre, alcool, tabac, sexe, drogue).

Ignorer ses sentiments
On n’ose pas exprimer ses sentiments, dire « je t’aime » est difficile. On fuit l’intimité sentimentale, pour ne pas être vulnérable car en ouvrant son cœur, on prend le risque d’être blessé(e) et donc de souffrir. Or, quand on vit ainsi en se protégeant constamment, on s’empêche d’avoir de belles relations sentimentales et/ou amicales. Et, puisque la qualité de nos relations détermine grandement notre Bonheur, on sabote in fine notre épanouissement.

Tout prendre sur ses épaules
On encaisse en silence, on assume souvent seul(e) des responsabilités pesantes et qui, parfois, ne nous appartiennent même pas. On se dit qu’on est fort(e) que, tant pis, on peut supporter. On se comporte un peu comme un maso. Le problème, en prenant tout sur nous, est de vivre sous pression, d’être toujours stressé(e), dans le « faire » à tout prix sans savoir « être », négligeant ainsi notre bien-être.

Éviter de demander de l’aide
On pense que demander de l’aide est un signe de faiblesse, d’incompétence, une honte. On préfère affronter ses problèmes seul(e), même si cela nous coûte énormément en temps, en énergie et nous prive de notre sérénité et joie de vivre.

Minimiser ses besoins & ignorer ses limites
On se croit sans limites, on ignore nos besoins physiques et psychiques. Le repos n’a pas sa place. On donne l’impression de toujours aller bien, de tout gérer parfaitement, même si, au fond, on est épuisé(e), voire en détresse. On est dans le déni de nos besoins émotionnels. Le risque est de finir par se blesser, de développer des symptômes psychosomatiques, au point de faire un burn out ou de déclarer une maladie. À force d’agir en surfemme/surhomme, on met notre santé en danger.

Sortir du mode « Sois fort(e) ! »

Oser la vulnérabilité
J’intègre que la vulnérabilité est une force, une preuve de courage, un moteur puissant de mon épanouissement personnel et relationnel. J’abandonne mon armure de protection et m’autorise à être moi-même. Mon authenticité et ma sincérité me permettent de me connecter profondément avec les autres afin d’avoir des relations vraies, durables et épanouissantes.

Exprimer ses émotions & sentiments
Je prends l’habitude de mettre des mots sur ce que je ressens. J’ose dire « je t’aime » à mes proches, « j’ai été blessé(e) », « je suis triste » plutôt que de me cacher derrière la fierté et/ou la colère. Que ce soit par écrit ou en parlant avec une personne de confiance, j’exprime ce qui se passe en moi. Cela aide à relâcher la pression, à évacuer toute charge émotionnelle, à mieux comprendre mes besoins et à clarifier ce qui est confus.

Fixer ses limites
J’apprends à reconnaître mes propres limites et à dire « non » lorsque je suis déjà surchargé(e). Je comprends que je n’ai pas à tout porter tout(e) seul(e), que tout n’est pas de ma responsabilité.

Apprendre à demander de l’aide
J’intègre que demander de l’aide n’est pas un signe d’échec, mais une manière efficace de m’alléger et d’évoluer. Car, « seul(e) on va plus vite, ensemble on va plus loin ». En m’ouvrant aux autres, j’apprends d’eux, je progresse et enrichis mes relations (plus de confiance, de proximité et d’équilibre entre « donner » et « recevoir »).

Prendre soin de soi
Je fais de mon bien-être une priorité. Être fort(e), c’est aussi savoir quand m’arrêter, pour me ressourcer, recentrer et recharger mes batteries. Ainsi, je m’accorde du repos, du temps pour moi-même (hygiène de vie, plaisir(s) et loisirs), afin de préserver ma santé mentale et mon bien-être physique.

Accueillir son humanité
J’intègre qu’être fort(e) ne signifie pas être invulnérable. J’accepte avec humilité ma part d’humanité. Je comprends que la douleur, la tristesse et la peur font partie de la vie.

En osant sortir du mode « Sois fort(e) ! », on apprend à vivre avec plus de légèreté, à renouer avec notre âme d’enfant, à accueillir notre vulnérabilité et à construire des relations plus authentiques et équilibrées. On s’autorise (enfin) le Bonheur !

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