Stop au mode « Sois parfait(e) ! »

par Justine | 27 Nov 2024 | Croyances & Valeurs

TEMPS DE LECTURE : 4 minutes

Le mode « Sois parfait(e) ! » en analyse transactionnelle (AT) désigne la tendance à constamment rechercher la perfection, à vouloir tout maîtriser et exceller au point de craindre les erreurs, failles et imperfections.

Ce comportement provient souvent de l’enfance, où l’on a appris que pour être aimé(e) ou valorisé(e), il fallait être impeccable, irréprochable et ne jamais décevoir.

Une personne « Sois parfaite ! » a des exigences très élevées et irréalistes envers elle-même et parfois envers les autres. Il lui arrive de rejeter ce qui n’excelle pas et est de qualité moindre. Si cette attitude perfectionniste peut mener à des réussites, elle oppresse, frustre, épuise et procure de la culpabilité et du stress chronique.

Un(e) perfectionniste craint autant le jugement des autres, car il/elle se dénigre constamment. Il/elle culpabilise facilement car il/elle s’impose des exigences toujours plus grandes et évalue son estime de lui/elle-même selon ses performances.

Un(e) « Sois parfait(e) ! » a tendance à :

Surinvestir les détails
On passe énormément de temps sur des choses qui ne nécessitent pas autant d’attention, pour s’assurer qu’elles soient parfaitement effectuées et se rassurer. On accepte difficilement que, dans certaines situations, « bien » est suffisant.

Éviter de déléguer
On est convaincu(e) que les autres ne feraient pas les choses aussi bien que nous, ce qui nous pousse à tout gérer seul(e) et à nous surcharger.

Chercher la validation extérieure
On a besoin de l’approbation extérieure, pour reconnaître nos actions. On vit à travers le regard des autres, pour obtenir leur validation et être rassuré(e) sur notre valeur, sans jamais en être convaincu(e) pour autant. Le risque est d’être influencé(e) par des personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs, etc. ce qui fait que l’on s’éloigne de qui l’on est à force de se noyer dans trop de conseils différents.

Craindre les erreurs & échecs
On doute et angoisse à l’idée de ne pas être à la hauteur. On perçoit chaque erreur ou résultat moyen comme un échec personnel diminuant notre valeur. On n’ose pas commencer un projet ni le finir, par peur de l’échec et du jugement des autres. On fuit certaines décisions importantes par crainte d’être jugé(e) ou de décevoir. In fine, on se sabote. Par exemple, une personne peut avoir le rêve d’écrire un livre mais ne franchira pas le premier pas tant elle doute d’elle-même et de ses capacités, et redoute le regard extérieur. Une personne peut aussi avoir passé des années à écrire un livre, mais ne le présentera jamais à un éditeur pour le publier, par crainte du jugement et de l’échec. Quel gâchis !

Sortir du mode « Sois parfait(e) ! »

Fixer des priorités
Je me concentre sur ce qui compte vraiment pour moi et sur les tâches essentielles.  Je les hiérarchise en fonction de leurs impacts positifs sur mes objectifs et mon bien-être. Je me demande : « Cette action est-elle vraiment importante ? » « Vaut-elle la peine que j’y consacre autant de temps et d’énergie ? »

Apprendre à déléguer
Je commence par déléguer des tâches mineures, pour diminuer progressivement mon besoin de contrôle et apprendre petit à petit à faire confiance aux autres.

Trouver les réponses en soi
J’apprends à me détacher du regard extérieur, pour être à l’écoute de ce qui me semble juste, c’est-à-dire de ce qui est aligné à mes valeurs, priorités, besoins et aspirations. Ainsi, je vis un quotidien plein de sens, une vie qui me correspond vraiment.

Réviser ses attentes
Mes attentes sont-elles réalistes ? Je réajuste les attentes démesurées en objectifs SMART. J’apprends à accepter que « assez bien » peut parfois être suffisant et que le mieux est l’ennemi du bien. Tout n’a pas besoin d’être parfait.

Accepter les erreurs
Plutôt que de ressasser ce qui s’est mal passé, je me répète que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage, d’évolution et d’amélioration, et qu’en faire n’affecte pas ma valeur personnelle. Cet état d’esprit de croissance est fondamental à mon épanouissement et au développement de mon potentiel. Je m’autorise donc à en faire, et, même si je ressens de la gêne, honte et/ou de la culpabilité, je ne me dénigre pas ni ne me dévalorise. Au contraire, je soigne mon dialogue intérieur et me rassure. Je passe à l’action, tire des leçons, recommence et ainsi de suite, à vie.

Accepter son humanité
Je fais preuve d’humilité en reconnaissant ma condition humaine (nous allons tous aux toilettes pour éliminer nos toxines…) et l’humain est par définition imparfait, constitué de qualités et de défauts. Nous ne sommes pas des machines, ainsi personne ne peut être constamment à 100%, je persévère donc jusqu’à atteindre mes objectifs en tenant compte de mon état du moment.

Se valoriser & célébrer ses progrès
Je me traite avec bienveillance, en me félicitant de mes efforts et en m’encourageant. Je reconnais ce que j’ai accompli au lieu de me concentrer sur ce qui s’est mal passé et/ou ce qui aurait pu être mieux. Je me demande : « Dans un an, se souviendra-t-on de ça ? » Si la réponse est « non », je dédramatise, lâche prise et me rassure. Je prends soin de mon estime personnelle, de mon amour-propre et nourris ma confiance en moi et en mes capacités. Ainsi, j’arrête d’agir pour obtenir la validation, l’approbation et l’admiration des autres, pour les puiser en moi-même.

Avec la pratique, on parvient à relâcher la pression du mode « Sois parfait(e) ! », à assouplir nos exigences, pour parvenir à un équilibre entre effort et bienveillance, pour tirer des leçons constructives de chaque expérience.

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