10 astuces pour aborder la sexualité au sein du couple

par Justine | 20 Mai 2021 | Communication, Couple uni, Sexualité

TEMPS DE LECTURE : 7 minutes

Au début, s’exprimer mutuellement sur la sexualité peut paraître étrange et inconfortable, surtout si c’est nouveau.
Cependant, être guidé(e) et obtenir la confirmation que notre action plaît par exemple, peut aussi être très rassurant et est constructif pour le couple.

Communiquer sur la sexualité au sein du couple permet en effet de mieux se comprendre, de bien se connaître et de rester alignés.
On partage nos désirs, nos insécurités et, pour éviter les malentendus, on demande plutôt que l’on n’imagine les ressentis de l’autre.

10 astuces pour communiquer sur la sexualité

1. TROUVER LE BON MOMENT ET LE BON ENDROIT

Idéalement, il vaut mieux prendre rendez-vous pour que chacun soit disposé à l’échange. Or, si un moment nous semble particulièrement propice, l’occasion peut être saisie. L’important est de se sentir bien, calmes et de ne pas être pressés par le temps. Ainsi, aborder la sexualité lors des disputes est déconseillé.
Programmer des rendez-vous rituels, 1 à 2 fois par mois par exemple, pour se dire 1) ce qui va bien et ce qui va très bien et 2) exprimer des demandes spécifiques et concrètes sur ce que l’on souhaiterait améliorer. Ces échanges réguliers permettent d’éviter les non-dits, se transformant souvent en frustration et qui, à la longue, dégradent la relation et éloignent les partenaires.
Quant au lieu, cela dépend des préférences de chacun. La discussion peut se faire notamment lors : d’une marche, d’un tête-à-tête, d’un long trajet en voiture, d’un instant paisible au lit ou juste avant ou après une étreinte… En revanche, pour tout reproche, il convient de les exprimer dans un endroit neutre, en dehors de chez soi.

2. IDENTIFIER SES DÉSIRS, DÉFINIR SON CADRE

Pour exprimer ses envies, il faut commencer par les identifier. La sexualité doit être une partie de plaisir, un terrain de jeu sécurisé. Afin d’être libre et de pouvoir s’abandonner à l’autre, il est nécessaire de définir son cadre en se demandant : « Qu’est-ce que j’aime dans la sexualité ? » « Qu’est-ce que je n’aime pas ? » « Qu’est-ce que je suis prêt(e) à essayer ? » « Qu’est-ce que je refuse de faire ? » « Quels sont les moments de la journée, les lieux et les positions que je préfère ? » « À quelle fréquence est-ce que j’aime avoir des rapports sexuels ? » « Quelles sont les ambiances que j’apprécie particulièrement (pour cela passer en revue les 5 sens est une bonne méthode) ? » « Qu’est ce qui m’excite (me « turn-on ») ? » « Qu’est-ce qui me « turn-off  » ? »
Puis aborder au sein du couple la question délicate de la fidélité. Validons-nous l’exclusivité sexuelle ou sommes-nous ouverts aux relations extraconjugales ? Où plaçons-nous la frontière entre fidélité et infidélité : au niveau du flirt, du baiser ou de l’étreinte ? L’infidélité émotionnelle est-elle déjà perçue comme une trahison ?

3. OSER DIRE « NON »

On ne se force jamais à faire quelque chose que l’on ne veut pas. Ainsi, lorsque l’on n’a pas envie de coucher, on le dit gentiment et on explique pourquoi (i. e. fatigue, mal au ventre, chagrin, etc.).
On exprime notre refus à essayer ou de continuer à faire quelque chose, tout en expliquant les raisons. L’autre, quant à lui/elle, respecte ces limites exposées, sans les prendre personnellement.

4. PARTAGER NOTRE MONDE ÉROTIQUE INTÉRIEUR

On échange mutuellement sur notre monde érotique, fruit des questions du point 2. On se dit ce qui nous plaît et ce qui nous déplaît. On communique nos désirs, ainsi les frustrations peuvent être évitées.
On peut également revenir sur les 5–10 étreintes que chacun a préférées. Nous nous remémorons tous de jolis souvenirs de voyage, de sympathiques moments de partage, alors pourquoi ne pas faire de même avec nos expériences les plus intimes ? Surtout que savourer les vécus prolonge le plaisir et procure du bonheur. Au sein du couple, cela rapproche.
L’exercice ci-dessous aide à explorer les contours de notre monde érotique :
Tracer 3 colonnes, dont les titres sont « oui », « non » et « peut-être » dans lesquelles chacun liste ce qu’il/elle est prêt(e) à essayer, refuse de faire ou laisse la question ouverte. Puis, on échange et commente mutuellement le résultat de l’exercice.

5. COMMUNIQUER NOS PEURS ET NOS INSÉCURITÉS

Que l’on soit sexuellement frustré(e) ou comblé(e), que l’on ait peur ou confiance, que l’on soit serein(e) ou insecure, on n’accuse pas l’autre.
Nous avons tous des peurs et des insécurités liées à la sexualité, notamment : des complexes physiques, la crainte de faire de mauvaises performances, de ne pas oser mettre ses limites ou d’exprimer ses désirs… Parvenir à s’avouer ses peurs et à les partager avec son/sa partenaire est libérateur. Parmi les plus fréquentes, il y a la peur : d’être maladroit, d’avoir mal pendant la pénétration, de ne pas avoir d’orgasme, d’éjaculer trop vite, de ne pas avoir d’érection ou que celle-ci ne dure pas, d’être rejeté(e), que l’on nous dise « non ». Ces peurs nous enchaînent.  Par exemple, on n’ose pas : dire « non », exprimer que l’on a envie de lui/d’elle, prendre l’initiative d’un rapport sexuel, indiquer ce que l’on veut, se montrer nu(e), etc. Les insécurités physiques peuvent être la crainte d’avoir un sexe trop petit/grand, des seins trop petits/gros, de ne pas avoir un corps de rêve, etc. En soi, les peurs ne sont pas un problème dès lors qu’on les affronte, pour les surmonter. Or, se laisser dominer par elles inhibent nos actions et bloquent notre plaisir.
Ainsi, il est important de s’approprier ses émotions/sentiments et de les exprimer en utilisant « je ». Par exemple : « J’ai peur de… », « Je me sens insecure quand… », « Je n’ose pas… » Lorsque l’on part de soi, l’autre peut entendre, Alors que le blâme provoque la défensive. En s’ouvrant au partenaire, on l’invite à faire de même.
Parfois, nous avons besoin d’être rassuré(e) par notre partenaire, alors on le lui demande : « Peux-tu me rassurer s’il te plaît ? » « J’ai besoin de savoir que… » « J’ai besoin d’être rassuré(e) au niveau de… »

6. FAVORISER LE POSITIF

La règle d’or est de toujours favoriser la communication positive au détriment de l’expression du négatif. D’après le psychologue John Gottman, le ratio des couples heureux est de 5 à 1. Ils expriment 5 fois plus d’éléments positifs que négatifs. Discipliner sa pensée en relevant tout ce qui va bien et ce dont on est reconnaissants favorise une relation harmonieuse et durable.
La méthode du « feedback sandwich » est efficace pour cela. Lors d’un échange en « feedback sandwich » chacun exprime en 3 points ce qu’il/elle apprécie particulièrement (i. e. satisfaction, gratitude, admiration et compliments) concernant la relation, le/la partenaire ou ses comportements. Puis il fait part d’1 à 2 axes d’amélioration et conclut avec 3 nouveaux points positifs.
Les axes d’amélioration s’expriment en remplaçant toute expression négative du type « Je n’aime pas quand tu… » par ce que l’on préfère : « Je préfère quand tu ». C’est une invitation constructive qui ne rabaisse pas son/sa partenaire et qui lui suggère une solution alternative. Comme le disent les spécialistes en communication Carolle et Serge Vidal-Graf : « Plus un couple consacrera du temps pour parler de ce qui va bien, plus il lui sera facile de parler de ce qui va mal. »
Afin de maintenir une relation entre partenaires et non pas entre adversaires, on n’accuse pas l’autre et on trouve en quoi on a contribué personnellement à la situation problématique.

7. QUESTIONNER SON/SA PARTENAIRE

Si son/sa conjoint(e) rencontre des difficultés à s’exprimer sur sa sexualité, on peut l’aider en lui demandant des précisions sur sa réalité. Par exemple : « Est-ce que la fréquence à laquelle les rapports ont lieu te semble bonne, insuffisante ou excessive ? » « Quelle serait ta fréquence idéale ? » « Quels sont tes postures préférées et tes lieux favoris ? » « Qu’est-ce qui te « turn-on» et ce qui te « turn-off » ? » « Quels sont les moments forts et ceux qui sont difficiles dans nos rapports ? » Etc.

8. S’ÉCOUTER ET RESPECTER LES ENVIES DE CHACUN

Le dialogue nécessite d’être réceptif et bienveillant à l’égard de ce que notre partenaire nous dit. On s’assure de ne pas se couper la parole, ni de se justifier ou de prendre les choses personnellement. Chacun doit avoir le temps d’exprimer tout ce qu’il a sur le cœur. Ainsi, le temps de parole est important. Surveillons qu’il soit égal et sans interférence. Pour cela, on peut s’accorder à s’exprimer à tour de rôle durant 5 minutes. Puis, une fois que les deux se seront exprimés, clôturer par un échange durant lequel on trouve ensemble des solutions. Se sentir vraiment écouté(e) et entendu(e) est un grand soulagement.
On accueille sans jugement ce qui est vrai pour l’autre, même les différences. On respecte ses limites et on accepte ses « non » sans les prendre personnellement.

9. ÉVITER LES SUJETS GLISSANTS ET LES ACCUSATIONS

Finalement, l’amour c’est veiller l’un sur l’autre. Ainsi, avant de s’exprimer, mettons-nous à la place de l’autre, pour éviter les sujets qui risquent de le/la froisser, voire de le/la blesser. Par exemple, s’il/si elle est jaloux/se, évitons de parler des relations passées. De même qu’avant d’exprimer ses fantasmes, nous nous demanderons comment le/la partenaire se sentirait en les apprenant. Si l’information affectera probablement l’autre, mieux vaut se taire et la garder pour soi.

10. DURANT LE FEU DE L’ACTION

On se sert de la communication verbale et non verbale. On ose guider et demander. Avec notre corps, on oriente celui de notre partenaire en fonction de nos envies. On place sa main au bon endroit, on déplace son bassin, on guide ses doigts pour indiquer le type de stimulation recherchée…
On peut aussi verbaliser avec des mots courts et efficaces, du genre : « par ici », « plus lentement », « plus vite », qui rythment la danse. On peut d’ailleurs jouer sur le tempo, pour le rendre plus rapide ou plus lent.
Les retours positifs sont aussi importants : « ça fait du bien », « continue comme ça », « je pourrais t’embrasser toute la nuit », ainsi que témoigner son affection : « je t’aime tellement », « tu m’avais manqué », « j’adore faire l’amour avec toi »…
Puis, si vous avez mal ou que quelque chose n’est pas agréable pour vous, dites-le : « ça me fait un peu mal », « moins fort s’il te plaît », « je préférerais que… ».
On demande ce que l’on veut, puisque l’autre ne peut le deviner…

« Finalement, n’oublions pas le jeu, l’humour, la légèreté et la fantaisie.
Faisons de notre monde érotique, notre terrain de jeu sécurisé. »

Pour ceux qui désirent aller plus loin, je vous recommande le livre :

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