Gérer nos conflits efficacement

par Justine | 22 Avr 2021 | Résolution de conflits

POUR EMPÊCHER LEUR POUVOIR DESTRUCTEUR

Un conflit est l’animosité causée par un heurt ou un désaccord entre forces contradictoires, dont l’intensité et la fréquence peuvent varier. Les conflits reposent souvent sur des divergences d’opinions (intellectuels), des ressentis blessants (affectifs) ou sont liés à un conflit de valeurs (moraux).

POURQUOI S’INTÉRESSER AUX CONFLITS ?

PREMIÈREMENT puisque nombreuses sont les occasions de les vivre. En effet, ils sont inhérents à la condition humaine et peuvent reposer sur tous sujets et avoir lieu avec n’importe qui.

DEUXIÈMEMENT parce que gérer nos conflits améliore, voire sauve nos relations ; préserve notre sérénité, nous évite des regrets et rend notre vie épanouissante. Par ailleurs, nos relations requièrent discipline, compromis et efforts, mais la récolte de ces graines semées en vaut la peine. Oui, la qualité de nos rapports détermine grandement la qualité de notre vie.

TROISIÈMEMENT parce que les fuir est problématique, se laisser ronger par eux est néfaste et apprendre à les gérer, jusqu’à en faire nos alliés est possible.

Ainsi, qu’ils aient lieu : au sein de notre couple, avec nos parents, nos beaux-parents, nos enfants ou frère(s) et sœur(s), avec d’autres membres familiaux ou avec nos collaborateurs, nos voisins ou un parfait inconnu, ils peuvent vite affecter notre quotidien et dégrader nos relations.

Certaines personnes ont tendance à fuir les conflits, d’autres à être habitées par les querelles. À terme, tous deux sont néfastes et l’équilibre se situe, comme fréquemment, au milieu.

COMMENT GÉRER NOS CONFLITS ?

EN OSANT L’AFFRONTEMENT, PLUTÔT QUE DE CHOISIR L’ÉVITEMENT, bien qu’il fasse peur. Si on sait au fond de soi qu’exprimer ce qu’on a dans le cœur (peur, tristesse ou blessure) est bénéfique, alors armons-nous de courage et allons-y. Comment me sentirais-je si je fuyais cette confrontation alors que je sais qu’elle est juste ? La terreur de la réaction de notre interlocuteur peut nous faire renoncer à l’expression de notre avis ou de nos besoins. Or, le silence n’est de loin pas la solution et ce n’est pas ainsi que l’on gagne le respect d’autrui. Par ailleurs, ce n’est pas parce que l’autre n’aimera pas entendre ce qu’on a à lui dire, qu’il vaut mieux se taire. Il faut faire la part des choses entre ce qui est déplaisant à entendre de ce qui est néfaste à exprimer. Chacun doit pouvoir recevoir la réalité de l’autre et/ou ses besoins non couverts. Pour cela, il est important de prendre rendez-vous avec l’autre en lui demandant : « J’aimerais te parler, es-tu disponible maintenant ou à quel moment le seras-tu ? » Pour toute conversation importante, il est préférable de s’entretenir dans un lieu neutre (c’est-à-dire de préférence en dehors de chez soi, ou du moins de sa chambre).

Tout peut être dit, mais il y a une bonne manière et un bon moment pour le faire. S’énerver est si facile, le cerveau humain est câblé de façon à repérer davantage le négatif que ce qui va bien. Ainsi, ne pas se laisser aller à noircir tout le tableau, puis filtrer ses conflits, pour ne pas passer son quotidien à râler, mais ne choisir que ceux qui en valent vraiment la peine.

3 QUESTIONS POUR BIEN CHOISIR NOS DISPUTES :

  1. L’ENJEU DE LA DISPUTE EST-IL ESSENTIEL OU SECONDAIRE ? Si on a des difficultés à répondre à cela, se demander sincèrement : me souviendrai-je de cet épisode dans 1an, 5ans, ou 10 ans et restera-t-il important pour moi ? Bien souvent la réponse est « non », car nous accordons trop d’importance aux futilités, au détriment du fondamental. Par ailleurs, nous nous autorisons généralement plus d’agressivité avec nos proches et nous nous fâchons plus avec les personnes que nous aimons et dont nous avons besoin. La relation avec celles-ci est très précieuse, pourtant nous pouvons être amenés à la détruire pour de si petits tracas.
  2. SUIS-JE EN TRAIN DE M’IMMISCER DANS LA RELATION D’AUTRES PERSONNES, VOULANT FAIRE LE/LA JUSTICIER(E) ? Si c’est le cas, nos limites ne sont a priori pas bien fixées, car ce n’est pas à nous de protéger les autres. Chacun doit se défendre lui-même. Il y a bien sûr des exceptions (notamment lorsque la victime en question est un enfant ou un animal).
  3. QUELLES SERAIENT LES CONSÉQUENCES DE L’AFFRONTEMENT OU DU RENONCEMENT ? Prendre du recul et de la hauteur sur la situation, peser le pour et le contre, afin de déterminer si le conflit en vaut vraiment la peine. Dans un scénario comme dans l’autre, quel serait le pire cas de figure possible ?

COMMENT RÉSOUDRE UN CONFLIT ?

STOPPER L’ÉCHANGE SI L’ON EST : FATIGUÉ, ÉNERVÉ, AFFAMÉ OU SEUL. Si tel est le cas, mettre ses limites avec l’autre en lui disant par exemple : « Je préfère que nous résolvions ce différend lorsque nous serons tous deux reposés et ressourcés. » Autrement, la communication risquerait d’être emportée et immature de par notre manque de disposition à gérer nos impulsivités.

COMMENT ANTICIPER LES CONFLITS ?

La meilleure manière de gérer un conflit est sa prévention. Pour cela :

  • APPRENDRE À COMMUNIQUER. La communication est ce qui détruit ou sauve nos relations. Ainsi pour les rendre épanouissantes et durables il est nécessaire de :
    – REFUSER L’ANTIPATHIE ET L’AGRESSIVITÉ.
    Ne pas : rouler des yeux, se parler sur un ton sarcastique, agressif, se lancer des piques, se moquer méchamment de l’autre, être cassant, castrateur/trice ou encore lancer des messages négatifs indirects, etc.
    – DIRE « JE » ET NON PAS « TU ».
    Prendre la responsabilité de nos propres comportements. L’autre peut susciter un sentiment désagréable en nous, or cette réaction est notre choix. L’autre peut avoir dépassé une de nos limites, c’est en ce cas à nous de la faire respecter. Par exemple, dire : « Je me suis senti(e)…quand tu as fait… » au lieu de « Tu m’as fait me sentir… » ou « Je me suis emportée quand… » plutôt que « C’est à cause de toi si je/j’ai… », etc.
    – QUESTIONNER PLUTÔT QU’AGRESSER.
    Quand on ne comprend pas la perception ou la réaction de l’autre, le/la questionner. « Pourquoi dis-tu que… » « Qu’as-tu ressenti quand… » Chercher à savoir s’il/si elle vit un « déclencheur » et si oui, à quel élément de son histoire se rattache-t-il ? Etc.
    – ÉCOUTER ATTENTIVEMENT L’AUTRE LORSQU’IL PARLE.
    Ne pas préparer sa réponse, bondir pour se défendre, se braquer en disant « C’est faux ! », etc. Faire preuve d’empathie pour entendre son point de vue et comprendre vraiment sa réaction : ce qui se joue en l’autre.
    – PASSER DU CONFLIT AUX COMPROMIS.
    Chercher ensemble toutes les solutions possibles du problème et choisir le compromis convenant à chacun.
    – ÊTRE D’ACCORD DE NE PAS ÊTRE D’ACCORD.
    Accepter nos divergences mutuelles et comprendre que chacun a sa réalité subjective et qu’aucune des deux n’est forcément La Réalité. Ainsi, je ne cherche aucunement à imposer ma vérité à l’autre.
  • AVOUER SA PART, PLUTÔT QUE DE BLÂMER UNIQUEMENT. Avant toute chose, se demander systématiquement : « En quoi ai-je contribué à ce problème? » Et s’efforcer de trouver au moins une responsabilité. Il n’y a jamais qu’un fautif et sa victime. Admettre alors sa part dans l’histoire et la communiquer à l’autre, s’excuser pour nos erreurs. En anglais, il est dit : « Lorsqu’on accuse l’autre, trois doigts sont pointés vers nous. » Finalement, se montrer sincère et humble est bien plus louable et constructif.
Lorsqu’on accuse l’autre, trois doigts sont pointés vers nous.
  • ANTICIPER LE SCÉNARIO FUTUR, pour ne pas rejouer la même scène. Nous retomberons tous tôt ou tard dans nos mauvaises habitudes, c’est inévitable, lorsqu’on est notamment très fatigué(e), stressé(e) ou blessé(e). Ainsi la question est : « Qu’allons-nous faire lorsque ça arrivera à l’un ou à l’autre, pour repérer le comportement à éviter et le remplacer, plutôt que de se laisser aller à l’impulsivité ou de réagir avec animosité et de jouer notre scénario habituel néfaste ? » Si nous maintenons les mêmes comportements, nous obtiendrons les mêmes résultats.

« Ne laissez pas le comportement des autres détruire votre paix intérieure. »

– Dalaï Lama –

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