Ma gestion émotionnelle : clé pour être zen
TEMPS DE LECTURE : 5 minutes
QU’EST-CE QU’UN DÉCLENCHEUR ÉMOTIONNEL ?
Notre cerveau ne différencie pas le passé du présent. Ainsi, lorsqu’un stimulus visuel, auditif, olfactif, kinesthésique ou gustatif lui rappelle un événement blessant ou traumatisant de notre passé, il déverse en nous le même tsunami émotionnel que celui vécu lors de l’épreuve originelle. Ce phénomène est ce qu’on appelle en psychologie un « déclencheur » (ou « Trigger »).
Bien que les déclencheurs soient très différents d’une personne à l’autre selon son histoire personnelle, certains sont relativement fréquents. Les stimuli peuvent, par exemple, résulter d’un déclencheur :
VISUEL
- Toute ressemblance physique ou vestimentaire qu’une personne a avec notre violeur, cambrioleur, etc.
- Tout objet similaire à celui utilisé ou présent lors de notre agression ou durant toute autre expérience douloureuse.
- Toute scène violente dans un film faisant ressurgir des « flash-back » de mon propre vécu.
- Tout médecin en blouse blanche que j’associe au cancer de mon père.
- Le lieu dans lequel je me trouvais lorsque j’ai appris son décès.
- Une période de l’année ou de la journée durant laquelle l’événement douloureux, voire traumatisant, a eu lieu, notamment durant les vacances ou en plein milieu de la nuit.
- Toute situation similaire. Par exemple lorsque beaucoup de regards sont tournés vers moi, un sentiment de honte s’installe en moi.
AUDITIF
- Une chanson que j’écoutais lorsque j’ai eu mon accident.
- Le bruit du tonnerre qui grondait lorsque j’ai appris que j’étais violemment licencié.
- Tous les sons évoquant la colère, tels que les cris, l’agressivité et les injures, qui me rappellent mes parents qui se hurlaient constamment dessus.
- Tous les sons représentant la tristesse (pleurs, etc.).
KINESTHÉSIQUE
- Toute activité qui me rappelle ce que je faisais lors du choc émotionnel. Par exemple la conduite, si j’ai connu un accident de voiture violent ou la cueillette de cerises, si j’ai appris la mort de mon ami ce faisant.
- Tout ce qui vient subitement dans ma direction. Par exemple un chien qui court vers moi, me faisant revivre cette violente morsure ou encore des hommes marchant dans la nuit dans ma direction, ou la manière dont on pourrait me toucher, m’évoquant l’abus dont j’ai été victime.
- Tout sentiment qui me renvoie à la manière dont je me sentais lors de la blessure. Par exemple, le sentiment de solitude ressenti lors de mon interminable attente du retour de mes parents, quand j’étais délaissé(e), seul(e) à la maison en pleine nuit.
OLFACTIF
- Toute odeur me remémorant l’événement douloureux ou traumatisant. Par exemple : celle de l’encens émanant durant les funérailles d’un proche, les effluves d’alcool m’évoquant l’alcoolisme de mon père, le tabac me rappelant ce qui a causé le cancer de la gorge de ma mère.
- Toute odeur m’évoquant mon causeur de trouble. Par exemple le parfum de mon agresseur, le déodorant de mon ex.
GUSTATIF
- Tout ce qui se rapporte à ce que j’ai consommé juste avant, pendant ou après l’épreuve, qu’il s’agisse d’un aliment, d’une boisson, d’un tabac, etc. que je connecterai à l’événement.
Tous ces stimuli chargés en signification ont ancré en nous les émotions et sentiments associés à ceux vécus durant l’épreuve. C’est pour cela qu’on les appelle des « ancrages ».
On sait qu’un déclencheur agit en nous dès que notre réaction est démesurée par rapport au stimulus. En effet, une personne n’ayant pas vécu notre blessure ou traumatisme, ne réagirait pas violemment face à ce même stimulus.
L’effet est une amplification et suis un ordre chronologique accéléré :
- UN TSUNAMI ÉMOTIONNEL SE DÉCLENCHE…
Ainsi je ressens des émotions désagréables, telles que la peur, la tristesse, la colère ou des sentiments envahissants comme l’anxiété, l’angoisse, la honte, l’injustice, la jalousie, etc. - DES SENSATIONS DÉSAGRÉABLES EN DÉCOULENT…
Mes émotions et sentiments provoquent des réactions physiques très inconfortables, telles que des palpitations, des tremblements, des tensions, des rougeurs, un étouffement, etc. - ET ENGENDRENT DES RÉACTIONS DÉMESURÉES.
Ces émotions, sentiments et sensations aussi intenses que désagréables dans mon corps et dans mon esprit me font réagir de manière impulsive et disproportionnée en comparaison avec ce qui m’arrive.
LA BLESSURE peut être créée par : un sentiment d’abandon initié lorsque ma mère me laissait pleurer dans la rue tout en continuant à avancer sans moi ; une trahison de ma sœur qui a manqué à sa parole alors que je lui faisais confiance ; un professeur m’humiliant devant l’ensemble de la classe, car je ne trouvais pas la bonne réponse ; une blessure de rejet vécu lorsque mes camarades ne m’acceptaient pas dans leur jeu ; un sentiment d’injustice après avoir été accusé à tort de manière répétitive, etc.
LE TRAUMATISME peut notamment être lié à : un abus physique ou sexuel, une perte violente, un accident, le fait d’avoir frôlé la mort, failli se noyer, connu une maladie grave, etc.
Généralement, nos souffrances présentes se rattachent aux blessures de notre passé.
Par ailleurs, plus l’événement douloureux est ancien (remontant éventuellement à notre petite enfance) et répété, plus la blessure sera profonde et sa cicatrice indélébile.
POURQUOI VOULOIR APPRENDRE À GÉRER NOS DÉCLENCHEURS ÉMOTIONNELS ?
Parce que nos déclencheurs émotionnels sont à la fois épuisants, douloureux et parce qu’ils affectent notre qualité de vie.
Puis, provoquant nos comportements impulsifs, passifs et/ou destructeurs, ils dégradent notre communication et sont néfastes à nos relations.
De la sorte, cerner nos blessures passées permet de retrouver notre calme intérieur. Ainsi j’optimise mon présent et permet à mon futur un potentiel serein et positif. Passant de la réaction à la « proaction », ma vie est de la sorte façonnée ! Mes relations n’en sont qu’améliorées !
COMMENT GÉRER LE DÉCLENCHEUR EN PLEIN TSUNAMI ÉMOTIONNEL ?
- PRENDRE CONSCIENCE DE MES SIGNAUX CORPORELS indiquant qu’un déclencheur s’est activé en moi. Les indicateurs sont les changements dans ma respiration (plus rapide et superficielle), dans ma posture (de fermeture, de repli sur moi-même ou d’agressivité), de l’apparition de rougeurs (signalant une montée de colère ou un sentiment de honte)…
- REVENIR À MA RESPIRATION immédiatement, pour me recentrer et retrouver un souffle calme, lent et profond. Calmer ses pensées pour revenir constamment à son corps et relaxer toutes les tensions une à une. La répétition permet d’améliorer notre gestion émotionnelle, nos réactions impulsives et de retrouver notre sérénité intérieure.
- ME RÉPÉTER UN MANTRA tel que : « Cette croyance est fausse, c’est mon passé qui se rejoue en moi et je refuse de me laisser dominer par elle » ou : « Ce comportement me dessert, je refuse de le laisser dominer » et en choisir un plus constructif.
ANTICIPER MES DÉCLENCHEURS FUTURS DIMINUE LEUR FRÉQUENCE
ET LEUR INTENSITÉ
POUR CE FAIRE :
- IDENTIFIER 3 à 5 DE MES DÉCLENCHEURS ÉMOTIONNELS PRINCIPAUX, qui affectent ma sérénité, me stressent et me posent un problème. Il s’agit de mes réactions habituelles qui me desservent et de mes comportements répétitifs problématiques au sein de mes relations.
- REMONTER À LEUR ORIGINE, c’est-à-dire à la BLESSURE SOURCE, pour examiner et comprendre ce qui se passe en moi. Ainsi, je me donne la possibilité de remplacer ces réactions spontanées qui me lèsent.
- REPÉRER MES CROYANCES LIMITANTES découlant de cette blessure. Découvrir en quoi celles-ci sont limitantes. Comprendre qu’elles sont erronées et trouver de quelle manière les remplacer.
- Puis CHOISIR DE NOUVELLES CROYANCES ENRICHISSANTES avec lesquelles remplacer les anciennes. Au début il est nécessaire de faire semblant que l’on y croit, jusqu’à finalement adhérer à cette nouvelle croyance constructive.
- REMPLACER MES MÉCANISMES DE « FAIRE FACE » DESTRUCTEURS PAR DES FONCTIONNEMENTS SAINS. Par exemple, décider d’aller marcher (mécanisme de « faire face » sain), plutôt que de boire ou de fumer (mécanismes de « faire face » destructeurs) la prochaine fois que je serai sous l’emprise d’émotions désagréables.
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