Fixer ses limites et les faire respecter #1

par | 11 Fév 2021 | Fixer ses limites

TEMPS DE LECTURE : 6 minutes

À l’âge adulte, je suis responsable d’exposer mes limites aux autres et de faire en sorte qu’elles soient respectées. En effet, c’est à moi de satisfaire ou non mes plaisirs, de combler mes besoins et de demander de l’aide lorsque cela m’est nécessaire.

POURQUOI AVONS-NOUS BESOIN DE FIXER NOS LIMITES ?

Pour ne pas se laisser envahir par les gens, les urgences et l’extérieur. Pour ne pas être trop affecté par les commentaires désobligeants, les comportements destructeurs et les relations toxiques. Finalement, pour vivre la vie voulue, de belles relations et pour ne pas perdre de vue les objectifs fixés.

De la même manière qu’une barrière sécurise un lieu, nous avons besoin de protéger l’entièreté de notre être. Ainsi, chacun a la responsabilité de protéger au mieux :

  • Son corps des agressions physiques et sexuelles.
  • Son cœur des blessures psychiques et émotionnelles.

Puis, dépend également de nous la sécurité de :

  • Nos enfants et animaux face aux dangers et blessures physiques, sexuelles, psychiques et émotionnelles.
  • Notre couple face aux intrusions malvenues de l’extérieur et de l’éloigner de tous comportements négatifs, pour alimenter sa relation en attitudes positives.

Cette protection est uniquement possible grâce à nos limites, d’où la nécessité d’apprendre à les fixer efficacement et de s’assurer de leur respect.

QU’EST-CE QU’UNE LIMITE ?

Les limites peuvent prendre l’aspect d’une frontière invisible, d’un cadre invisible, d’un filtre invisible ou encore d’une armure invisible.

Leur but est d’assurer la protection dans des situations dites désagréables ou face à des agressions graves (lorsque la limite enfreinte est importante). Par exemple, lorsque nous sommes soumis à une emprise verbale, je demande à mon interlocuteur de baisser le ton. Si la violence est physique, j’appelle la police.

Il est crucial de savoir bien discerner l’un de l’autre. En effet, une fois le niveau de gravité de la situation identifié, je vais pouvoir m’y adapter adéquatement.

L’erreur serait de ne pas se protéger suffisamment face à une situation critique, ce qui me rendrait vulnérable et me mettrait en danger.

Or, l’inverse est également vrai.

Si je me surprotège lors de mes interactions en endossant une armure de protection alors que la situation ne le nécessite pas, je m’empêche de me relier aux autres. À la longue, cela risque de dégrader mes relations, jusqu’à probablement m’isoler à cause de mon attitude méfiante à outrance. Le dialogue n’est pas possible lorsque je suis hermétique aux gens, la communication est altérée. Par conséquent, le message émis ne sera pas le message reçu.

UNE ARMURE, UN BOUCLIER

Un bouclier

Une armure, un bouclier avec lequel je me protège de façon adéquate, ainsi que les êtres qui sont sous ma responsabilité (enfants et animaux) des agressions sexuelles, de la violence physique. Je suis vigilant(e), je prends les mesures de sécurité nécessaires et je ne provoque pas les situations dangereuses, de même que je n’autorise pas que l’on joue avec le feu.

UNE FRONTIÈRE INVISIBLE

Une frontière invisible

Il s’agit de la délimitation entre ce que j’accepte et ce que je ne veux pas, n’accepte pas et refuse. Pour préserver mon bon équilibre, cette frontière invisible ne doit pas être franchie par moi-même ni par d’autres.

Exemples :

 

  • Je n’accepte pas que l’on me parle sur ce ton, baisse s’il te plaît le volume et dis-moi ce que tu as à me dire calmement.
  • Je refuse d’avoir à me répéter : « Non c’est non. » N’insiste pas, entends et respecte mon premier « non » s’il te plaît.
  • À l’avenir, j’aimerais que tu me demandes mon avis avant d’agir. Je ne veux pas que l’on m’impose de sortir si je préfère rester à la maison.

De ce fait, les limites servent également à améliorer ma qualité de vie. En effet, quand je sais ce que je veux et ne veux pas, je peux le réclamer et ainsi vivre la vie qui correspond à mes attentes. De cette manière, je ne prends pas ou plus sur moi lorsque cela n’est pas nécessaire et je m’évite des souffrances inutiles. Grâce à ces mesures, mon quotidien est vécu de manière plaisante et confortable.

UN CADRE INVISIBLE

    Un cadre invisible

    Pour que mon cadre se dessine, je dois fixer mes principes, règles et conditions avec autrui. Il faut commencer par savoir ce que j’aime et ce que je n’aime pas, ce que je tolère de ce que je ne tolère pas. Il est ainsi capital de connaître ses besoins, ses impératifs et son degré d’exigence.

    Plus je serai intransigeant(e) sur ce que je veux, plus ma limite sera ferme et immuable. Inversement, si je suis souple quant à ma demande, ma limite sera plus malléable et négociable.

    Par exemple, dans mon couple, je suis intransigeante sur la fidélité. Pour que notre couple perdure, Raphaël et moi-même nous sommes accordés sur cette règle, qui est une limite absolument « non négociable ».

    Une règle qui n’est pas respectée a forcément une conséquence, alors que ce n’est pas le cas des principes.

    L’un de nos principes est de ne pas se parler sur un ton agressif. Cette limite est plus malléable, car si elle permet le bon fonctionnement de notre relation, la dépasser n’a pas les mêmes conséquences irréversibles qu’enfreindre la condition sine qua non de la fidélité, qui elle, engendrerait la séparation du couple.

    UN FILTRE INVISIBLE

    Un filtre invisible avec lequel je détermine ce qui peut m’approcher de ce que je garde éloigné. Je filtre au mieux ce qui m’arrive ou me pénètre : la consommation, les paroles, les comportements et fréquentations, pour stopper ce qui me dessert et ne garder que ce qui me sert.

    Je passe au crible les choses, attitudes et personnes pour « séparer le bon grain de l’ivraie ». Ce faisant, je trie et éloigne ce qui m’est inutile, néfaste ou toxique, pour ne conserver que le meilleur.

    Par exemple au niveau de :

     

    • L’ALIMENTATION — Je peux tendre à consommer des produits et aliments sains et éviter tout ce qui est malsain, voire toxique. Ainsi, je choisis prioritairement ce qui fortifie ma santé et je filtre ce qui la dégrade.
    • LA COMMUNICATION — Je peux refuser que l’on parle mal des absents, que l’on s’adonne aux ragots, que l’on m’impose une opinion sans accepter la mienne, que l’on me lance des piques, d’avoir à répéter mes limites (sauf avec des enfants), que l’on me donne des conseils sans avoir demandé mon accord au préalable, que l’on place des intermédiaires dans les échanges (si j’ai quelque chose à revendiquer je le fais à la personne concernée et vice versa), que l’on me coupe souvent la parole, que l’on ne m’écoute pas lorsque je m’exprime, etc.
    • LES COMPORTEMENTS — Je peux décider d’être intolérante face à l’agressivité, refuser que l’on empiète sur mes plates-bandes en se mêlant de ma vie privée sans que je choisisse de la révéler, que l’on décide à ma place, empêcher que l’on (i. e. mes enfants ou mon/ma partenaire) me laisse faire l’ensemble des tâches ingrates sans m’aider. Ainsi, je réclame calmement et fermement leur contribution.
    • LES FRÉQUENTATIONS — Je peux choisir qu‘afin de faire partie de mon cercle proche, il faut faire preuve de bienveillance, de respect, d’honnêteté, de confiance, de droiture, etc. Toute autre personne est de cette façon maintenue à distance. Face à des personnalités toxiques, je peux même appliquer des mesures plus drastiques, en les bloquant par exemple sur mon téléphone, pour ne plus avoir de contact avec elles.

    Finalement, grâce à mes limites, je vais pouvoir (re)prendre le pouvoir sur ma vie, pour me façonner une existence qui me corresponde vraiment. Pour ce faire, je garde le cap sur mes objectifs, sur ce vers quoi je choisis d’aller. Je ne me laisse pas ballotter par les volontés d’autrui, pour ne pas subir les comportements et décisions ne me convenant pas.

    Si je dis blanc, j’agis de la sorte. Si l’autre n’est pas d’accord, je ne le prends pas personnellement. Nous avons tous notre réalité personnelle et celle-ci divergera forcément sur certains points de celle des autres.

    Une limite émotionnelle s’applique lorsque je laisse tout ce qui m’est désagréable me « glisser [dessus] comme l’eau sur les plumes d’un canard ».

    Une limite émotionnelle s’applique lorsque je laisse tout ce qui m’est désagréable me « glisser [dessus] comme l’eau sur les plumes d’un canard ». C’est pourquoi, si j’apprends que l’on parle mal de moi derrière mon dos, je ne le prends pas personnellement. Si je suis irréprochable dans cette situation, je me dis intérieurement : « À chacun sa réalité. Cela ne me touche pas, car je connais ma valeur. » Et ceci de sorte à ne pas ruminer ces mauvaises paroles et à ne pas donner du pouvoir sur ma vie aux personnes néfastes.

    J’évite donc de réagir de manière impulsive et immature, pour choisir d’agir consciemment avec hauteur et philosophie. Je le fais pour moi, pour préserver mon bien-être.

    En conclusion, pour se façonner une existence sur mesure, il faut : 1) commencer par savoir ce que l’on veut ou ce que l’on ne veut pas, 2) être déterminé(e) à atteindre ce but précis, 3) le demander explicitement et 4) transformer toute attitude de réaction en attitude de réception et pro-action. Je n’autorise personne à s’emporter devant moi, tout comme je ne me l’autorise pas non plus.

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    Apprends à (enfin !)
    fixer tes limites
    et à les faire respecter !

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