Sortir de la manipulation !
TEMPS DE LECTURE : 4 minutes
Le meilleur remède pour ne plus se faire avoir par la manipulation est de comprendre qu’elle est consentie. La victime n’est pas victime, mais complice de son bourreau. Elle entretient aussi cette relation toxique, basée sur des jeux psychologiques nocifs. Ainsi, inconsciemment, la victime est consentante. Elle autorise la manipulation en se rendant manipulable. Pour cesser de reproduire le scénario, il est nécessaire de comprendre les règles du jeu qui sont toujours les mêmes !
Dans le théâtre de la manipulation, le manipulateur/la manipulatrice procède systématiquement de la même manière et la victime réagit toujours pareil.
La pièce est simple : il y a quatre actes, quatre masques et quatre pièges, placés par le manipulateur/la manipulatrice, pour sa cible manipulable. Elle se jettera évidemment dans chacun d’eux ! Tous/toutes deux connaissent parfaitement leurs rôles, tant ils/elles ont joué et rejoué les scènes. Il est temps de lever le rideau ; bon spectacle !
LE SPECTACLE
1. LE PREMIER ACTE DU JEU TOXIQUE
Le manipulateur/la manipulatrice entre en scène avec le masque du séducteur/de la séductrice. Il joue au charmeur qui complimente, flatte et se montre sous son meilleur jour. Charmée, la personne manipulable tombe tout droit dans le piège de la flatterie. Séduite par son numéro, elle s’exclame intérieurement : « Oh il/elle est parfait, il/elle est si agréable, il/elle est bourré(e) de qualité, il/elle me plaît tant ! »
2. LE DEUXIÈME ACTE ARRIVE À GRAND PAS
Le manipulateur/la manipulatrice porte désormais le masque de la victime. Il se plaint, s’apitoie sur son sort, se montre vulnérable et si triste, sans ressource. Ça y est, la personne manipulable se jette dans la gueule du loup, dans le piège de la pitié. De nature empathique, elle court à la rescousse de cette pauvre victime qui semble si triste, si démunie, si seule. « Elle me fait de la peine. Il faut que je l’aide ! Je ne peux pas la laisser dans cet état misérable ! » Magnifique ! Le second but est atteint, le manipulateur/la manipulatrice sera pris(e) en charge par son sauveur.
3. LE TROISIÈME ACTE S’ENCLENCHE
Le manipulateur/la manipulatrice porte maintenant le masque du bourreau. Il/elle accuse le manipulable de tous les maux, qui ne fait ou n’est jamais assez bien. « Tu m’as fait… », « jamais on ne m’a traité(e) comme tu l’as fait », « c’est de ta faute si… ». En entendant tout cela, la personne manipulable, qui a une faible estime d’elle-mêmeaccourt et tombe dans le troisième piège, celui de la culpabilité. Elle se remet en question et commence à croire son bourreau : « C’est vrai que j’ai contribué à ce qu’il/elle se sente mal. Il/elle était si bien il y a quelque temps, je dois avoir contribué à son malheur. » Bingo ! Le manipulateur/la manipulatrice est parvenu(e) à se défaire de ses responsabilités et à les faire porter par sa proie. Or, petit rappel : chacun(e) est responsable de ses propres sentiments et comportements. On n’est jamais responsable des sentiments et des actions d’autrui.
4. LE DÉNOUEMENT
Le manipulateur/la manipulatrice étant parvenu(e) à rabaisser, humilier et culpabiliser sa proie, il/elle va donc plus facilement pouvoir porter le masque de l’intimidation. Ainsi, il amènera la personne manipulable à craindre ses sautes d’humeur, ses colères et ses menaces. Au point où la personne manipulée se pliera à toutes les exigences du manipulateur/de la manipulatrice, de peur de le/la contrarier. À ses yeux, la personne manipulable ne fait rien suffisamment bien et n’est jamais à la hauteur de ses attentes. Petit à petit, ses reproches augmenteront à tel point qu’il/elle deviendra un éternel insatisfait(e).
Ainsi de suite, la relation ne cessera de rejouer ces quatre scènes en boucle.
SORTIR DU JEU TOXIQUE
Le vrai problème des manipulateurs/trices est qu’ils/elles refusent d’endosser leurs responsabilités ou de se remettre en question. Ainsi, ils/elles jouent la carte de l’immaturité, en se comportant comme des enfants capricieux. Comprendre cela dédramatise la situation et permet à la personne manipulable de se positionner différemment. Pour déjouer le scénario, il convient de :
1. PRENDRE CONSCIENCE QU’IL Y A DES PERSONNES MALVEILLANTES
2. APPRENDRE À LES REPÉRER
3. COMPRENDRE QUE L’ON N’EST PAS LEUR VICTIME, MAIS LEUR COMPLICE
4. METTRE DES LIMITES À NOTRE BONTÉ
Définir jusqu’à quel point l’on acceptera d’être empathique et gentil(le). Je choisis où mettre le curseur pour ne pas que ma bonté devienne de la bêtise, de la soumission ou de la lâcheté. Ainsi, je délimite intelligemment ma gentillesse.
Je me pose la question : « Est-ce que cette personne se comporte avec moi de manière à mériter ma générosité et que je sois aux petits soins pour elle ? » Si la réponse est « non », arrêtez donc. N’excusez pas son attitude hostile sous le coup de la pitié. Vous pouvez avoir de la peine pour elle concernant les blessures de son enfance, mais pas avoir pitié de l’adulte qu’elle choisit d’être.
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