Arrêter de résister, s’adapter avec flexibilité
TEMPS DE LECTURE : 6 minutes
« La vie est une succession de changements naturels.
Ne résistez pas car cela ne générera que des soucis. »
– Lao-Tseu –
QU’EST-CE QU’UNE RÉSISTANCE ÉMOTIONNELLE AU CHANGEMENT ?
Les résistances sont les mécanismes inconscients qui nous poussent à rester dans une situation problématique, à reproduire des comportements limitants et à continuer d’alimenter des relations destructrices plutôt que constructives, alors qu’une meilleure issue est possible.
POURQUOI RÉSISTE-T-ON ?
Sachant qu’on peut orienter nos pensées, remplacer nos croyances limitantes, gérer nos émotions et changer nos comportements, qu’est-ce qui fait que nous résistons au progrès, alors qu’il nous est accessible et bénéfique ?
Pourquoi vais-je préférer continuer à me disputer avec mon/ma conjointe, alors qu’une communication calme et efficace est possible ? Pourquoi est-ce que je continue à alimenter ma croyance que « je suis nul(le) » ou « pas à la hauteur », alors que cela limite le déploiement de mes facultés ? Pourquoi me laisser dominer par mes peurs, alors que je pourrais les affronter ? Pourquoi vais-je me soumettre à mes insécurités, plutôt que de déployer ma confiance en mes capacités physiques ou intellectuelles ? Pourquoi me dénigrer, plutôt que de m’encourager ? Pourquoi vais-je me complaire à rester dans ma zone de confort illusoire, puisqu’elle est un faux confort, plutôt que de me motiver à l’effort qui lui me récompensera ? Pourquoi est-ce que je n’anticipe pas les enjeux de mes comportements, pour apprendre de mes erreurs ? Voici autant de questions énigmatiques.
La résistance au changement ne provient pas d’un simple manque de motivation. Le problème est souvent bien plus complexe. Une résistance au changement révèle plusieurs blocages, qui découlent généralement de nos croyances limitantes, actionnant des comportements limitants.
Bien qu’intimidant, le changement est le propre de la vie. Le chimiste Antoine Lavoisier l’avait compris :
« Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. »
Ainsi, l’évolution est constante et inévitable. Lutter contre cela est inutile et va à l’encontre de la vie, à l’instar de l’eau stagnante qui pourrit. La circulation est nécessaire, chercher à contrôler et à figer les choses est vain et néfaste, tôt ou tard.
9 CLEFS POUR PARVENIR À CHANGER
- JE RÉALISE QU’EN CHANGEANT JE VIVRAI MIEUX
Le changement est naturel et il nous est souvent bénéfique. Comprendre qu’en sortant de ma zone de (faux) confort, je renforce ma confiance en moi, je surmonte mes peurs, je me libère, j’évolue, je vis plus pleinement… Rester figé(e) dans ma routine, avec mes repères et (mauvaises) habitudes, reproduire en boucle mes schémas limitants sans rien changer créera à un moment ou un autre un problème dans ma vie personnelle, relationnelle et/ou professionnelle. - JE ME LIBÈRE DE MES MAUVAISES HABITUDES
Bien que mes repères et comportements habituels me rassurent tant ils me sont familiers, je ne reproduis que ce qui me convient bien et je change ce qui bloque mon épanouissement et ma réussite personnelle, professionnelle et relationnelle. Apprendre un nouveau comportement nécessite plus de conscience et d’efforts, pour ne pas retomber dans nos mécanismes automatiques. Puis, tel l’apprentissage d’un nouvel itinéraire, à force de parcourir ce même chemin, l’accès s’intègrera jusqu’à l’emprunter naturellement. Notre cerveau fonctionne identiquement et c’est ainsi que s’installent de nouvelles habitudes. - JE COMPRENDS QUE MES HABITUDES NE SONT PAS QUI JE SUIS
Dire « je suis timide », « je ne suis pas cérébral(e) » ou encore « je suis impulsif/ive », « je suis un bulldozer », puis s’exclamer : « Et c’est comme ça, je n’y peux rien ! », me destine forcément à vivre et revivre selon ces étiquettes que je colle à ma personne. En revanche, si je dis que « je me comporte de manière : timide ou encore tel un bulldozer, etc. », je peux m’améliorer. Effectivement, une identité est immuable, alors qu’un comportement se modifie sans problème avec un peu d’effort et de répétition. Cette confusion entre l’être et le faire est si commune et si limitante. Prendre l’habitude de remplacer tous les « je suis… » par « je me comporte de manière… » nous sort de nos conditionnements limitants et rend le progrès possible. - J’AI CONFIANCE ET FOI EN L’INCONNU
La peur de l’inconnu est une des raisons principales de la résistance au changement. Habituellement, nous acceptons d’aller vers l’inconnu, parce que nous sommes sûrs que le saut en vaut vraiment la peine. Si nous doutons de ce qui nous attend de l’autre côté, il nous sera difficile de franchir le pas. Nous serons sur nos gardes et préférerons nous raccrocher à nos repères sécurisants. Je n’ai aucune maîtrise sur ce qui m’est inconnu et l’humain déteste perdre le contrôle, cela lui provoque une sensation intense de vertige. Dans son Éloge de la fuite, Henri Laborit va jusqu’à associer ce sentiment à l’angoisse de la mort. Ainsi, nous pouvons inconsciemment croire que changer s’apparente à mourir, ce qui explique notre réticence à l’évolution. - JE ME DÉTACHE DU REGARD DES AUTRES, DE MA SOIF D’APPROBATION ET DE RECONNAISSANCE
Une mauvaise estime de soi repose sur le regard des autres. Je ne m’estime qu’en me comparant aux autres et en me sentant « meilleur(e) que » ou « moins bien que » untel ou unetelle. Naturellement, qu’il s’agisse d’un complexe de supériorité ou d’infériorité, il n’est ni sain, ni libérateur de mon potentiel. Une estime de soi solide n’est pas pour autant de l’arrogance. Elle consiste en une notion intrinsèque de ma propre valeur. Elle provient de l’intérieur et ne dépend pas des compliments extérieurs, de même qu’elle n’est pas affectée par les critiques externes. Dans un cas comme dans l’autre, mon amour-propre reste inchangé. Lorsqu’on a une bonne estime personnelle, on instaure bien ses limites avec autrui, faisant que l’on n’accepte pas tout de l’autre et que l’on communique ses besoins à faire respecter. Ainsi, je change tout ce qui ne me convient pas. Je transforme également la dynamique de mes relations, lorsqu’elle prend un tournant destructeur. Je me remets aussi en question et quand je suis fautif/ive, j’affirme : « Désolé(e), je me suis mal comporté(e). » Puis, je recommence en adoptant un nouveau comportement plus juste et respectueux de l’autre. - JE ME REMETS EN QUESTION PLUTÔT QUE DE JUGER LES AUTRES
En tournant mon regard vers l’extérieur, je m’empêche de voir mes mécanismes limitants ou destructeurs. Je ne cherche pas à m’améliorer et bloque donc mon changement. Mon égo entrave mon progrès, ainsi soit je stagne, soit je régresse. Dans ce cas de figure, je résiste avant tout à me changer moi-même. M’efforcer à tourner mon regard sur moi-même me permettra de transformer ce qui dépend de moi, c’est-à-dire mon état d’esprit, mes croyances, mes paroles, mes comportements et mes schémas répétitifs. Pour cela, je commence par réaliser que : « Je crée mes pensées, je crée mes ressentis. Je suis responsable de ce que je fais et ne fais pas. » (Pia Mellody) Puis, j’observe ce qui est problématique pour moi, mes blocages, mes blessures, mes traumatismes, mes conflits et cherche des ressources pour solutionner la situation. Ce faisant, j’évite le piège de tenir les autres pour responsables de mes émotions et de mes réactions et celui de me blâmer pour celles des autres. - J’APPLIQUE LES SOLUTIONS SANS RESSASSER LE PROBLÈME
Je résiste au changement si je mets le doigt sur tout ce qui va mal, sans chercher à régler les problèmes. Je me complais à me plaindre, à me sentir victime du sort de la vie, sans chercher les solutions pour vivre mieux. Je subis passivement sans agir pour me façonner ma vie sur mesure. - J’ACCUEILLE L’INTIMITÉ
Lorsque je fuis l’intimité, je ne suis ni vrai(e) avec moi-même, ni avec autrui. J’entretiens une forme de déni, qui m’empêche de plonger dans les profondeurs de mon monde intérieur. Je refuse d’aller regarder mes zones d’ombre. Or, pour se libérer, c’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Dans une relation de proximité, idem. Nous devons communiquer sur ce qui se passe en nous, sur ce que l’on se dit et ressent, ainsi que définir nos besoins et nos limites. En agissant de la sorte, on peut se positionner différemment pour s’accorder les uns aux autres en faisant preuve d’adaptabilité et cette flexibilité est une forme de changement. - JE FAIS PREUVE D’EMPATHIE
Une faille au niveau de l’empathie empêche de se mettre à la place d’autrui pour comprendre son point de vue. Or, ce changement de perspective est nécessaire à la bonne compréhension du monde et permet de ne pas rester buté(e) sur une vision étriquée. Plus ma vision est élargie, plus les options s’offrent à moi et moins je resterai bloqué(e) dans la vie, car j’aurais plusieurs alternatives pour régler la situation contraignante.
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