Comment gérer la déception ?
Nous avons tous des projets, des rêves pour notre avenir. Nous pouvons par exemple désirer entrer dans une certaine université, obtenir un poste de travail spécifique, vivre en couple avec l’homme ou la femme dont nous sommes épris(e) ou encore acquérir un appartement, voire une maison, pour finalement échouer à l’obtenir. Si la démarche dépend de nous, le dénouement est hors de notre contrôle. Une fois la réponse négative obtenue, remettre notre approche en question et de se demander ce que nous aurions fait différemment. Malgré le fait que, si c’était à refaire, nous aurions peut-être modifié notre stratégie et agi autrement, il faut se dire que « nous sommes toujours plus intelligent après coup ».
Essuyer une déception est évidemment désagréable et son processus s’apparente donc au deuil. Suite à la nouvelle incontournable, nous passons forcément par plusieurs phases. La psychiatre Elisabeth Kübler-Ross mentionne 5 étapes :
- Le déni
- La colère
- Le marchandage
- La dépression (ou la déprime selon moi)
- L’acceptation
Le déni est la phase initiale et la réaction au choc au moment d’apprendre la perte. C’est la décision consciente ou inconsciente de refuser d’admettre l’inévitable, que la situation est réelle. Il peut s’agir d’un diagnostic médical, d’une perte d’emploi, d’un décès ou de la gravité d’un problème quel qu’il soit.
Puis, vient ensuite la colère. Elle correspond à une réaction émotive et physique, par laquelle la personne tente d’accuser autrui, de trouver un responsable de son vécu sur lequel s’énerver, voire se venger. Le médecin est souvent la cible, lorsque cela concerne la maladie.
Le marchandage est, quant à lui, la phase de négociation. L’individu essaie de repousser l’inévitable. C’est le processus par lequel on cherche à s’éloigner de la situation réelle.
Se rendant à l’évidence, nous sombrons dans la dépression (ou selon moi la déprime, si l’intensité émotionnelle est moindre). C’est la phase de profonde tristesse, causée par le sentiment d’impuissance ou de désespoir face à ce vécu incontournable.
Enfin, le temps faisant effet, nous finissons par accepter ce qui nous arrive. Nous nous résignons et nous positionnons de la manière la plus opportune, face à l’expérience douloureuse. Ainsi, un patient chez qui un cancer a été détecté pourra dès lors approuver la chimiothérapie, pour se guérir.
Dans ces moments difficiles, nous pensons que seul le temps nous aidera à encaisser la nouvelle. Or notre état d’esprit est un précieux allié pour surmonter plus facilement la tristesse. En faisant preuve de philosophie, nous diminuons l’intensité et la durée de notre déception. Je vivrais mieux la situation si je m’efforçais d’adopter une posture positive. Si je ne peux changer l’inévitable, je peux choisir comment me positionner face à mon vécu. Il y a trois approches qui peuvent amplifier mon malheur ou diminuer ma douleur.
Désespérer, ruminer, me plaindre n’aidera en rien et accentuera mon désarroi.

En revanche, certaines attitudes m’aideront à diminuer l’intensité et la durée de ma douleur, elles me permettront d’avaler plus rapidement la pilule, d’agir adéquatement pour me guérir ou sortir grandi de cette difficulté. Les voici :
- Savoir que cet état ne perdurera pas. Il est fondamental de comprendre que cet état de désespoir, s’apparentant à une boîte noire, sans issue, n’est pas éternelle. Ainsi, je m’accroche à la lueur qui m’attend au bout du tunnel. Je sais qu’une issue lumineuse aboutira tôt ou tard et j’ai confiance, ce qui m’aide à prendre mon mal en patience.
- Faire preuve de discernement. Certaines personnes ont une si piètre estime d’elles-mêmes qu’elles s’exclament : « Tout ça est de ma faute ! » avec une telle conviction, elles se morfondent sur leur sort et se dénigrent tant qu’elles en perdent leur lucidité. Elles noircissent tout le tableau et deviennent masochistes. Elles sont absolument persuadées que tout est de leur faute, alors que rien n’est jamais totalement blanc ou noir. Il est important que ces individus s’efforcent de discerner ce qui dépend véritablement de leur comportement passé, de ce qui dépend de l’attitude d’autrui ou bien d’aléas de la vie. Dans les deux derniers cas, ils n’y pouvaient rien si les choses ont pris cette tournure. Par ailleurs, il est nécessaire que ces personnes trouvent en quoi elles ont été bénéfique à la situation. Il y a toujours du blanc dans le noir du symbole du yin et du yang. Si elles ne s’efforcent pas à trouver et à valoriser leurs actions, elles continueront à se percevoir comme de mauvaises personnes.
- Apprendre de ce qui m’arrive. Me demander : « Qu’est-ce que je peux tirer de cette expérience ? » « Qu’est-ce que je ferai mieux la prochaine fois ? » « Comment puis-je améliorer : le processus de guérison s’il s’agit d’une maladie, ma méthode d’apprentissage dans le cadre d’un examen, ma gestion émotionnelle et la valorisation de mes qualités pour un entretien d’embauche ? » Avec cette approche, je peux a minima sortir grandi de cet événement.
- Relativiser pour dédramatiser. Comparer ce qui m’arrive à pire, m’aide à relativiser. Cette attitude me permet de me dire : « J’ai perdu cet être cher, mais, au moins, j’ai connu le vrai amour, alors que d’autres ne savent même pas ce que c’est. » « Je n’ai pas obtenu ce poste, mais au moins j’ai un toit et de quoi manger. » « Je ne suis pas en couple et mon célibat me pèse, mais d’autres connaissent la misère en ce moment même. » « Je n’ai pas eu ce bien, mais au moins, je vis avec la personne que j’aime. » Etc.
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Avoir la foi. Me répéter que « tout est juste », que « quelque chose de meilleur m’attend », « qu’il y a une raison à tout, même si je l’ignore en ce moment et qu’il m’est difficile de le croire en cet instant », « qu’un avenir lumineux arrive », etc. C’est plus facile à dire qu’à faire dans ces moments-là. Or, ça ne coûte rien de se répéter ces mantras positifs et surtout cela nous aide à avaler la pilule et à diminuer notre souffrance. Il serait bête de se priver de cela.
Mes croyances positives m’apportent la foi, plutôt que le désespoir, l’Amour plutôt que la haine, le courage plutôt que la fuite, la vie plutôt que la destruction.
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